Aller au contenu

Page:Audet - Les députés de la région des Trois-Rivières (1841-1867), 1934.djvu/24

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 27 —

de « Vive Papineau et Viger », qui fut répercuté par l’assistance entière électrisée, et laissa notre cher et adoré Directeur dans une crise quelque peu nerveuse, mais qui toucha bien vivement celui qui faisait l’objet de cette ovation toute spontanée… De ce moment là, J.-É. Turcotte devint l’étoile et l’idole de la maison ».

M. Turcotte fut admis au barreau le 6 mai 1836.

La politique avec ses joutes oratoires, tant au parlement que sur les hustings, devait invinciblement attirer Édouard Turcotte. Doué comme il l’était, homme combatif, aimant la lutte pour le plaisir de vaincre, orateur habile et renseigné, toujours maître de soi, il possédait tout ce qu’il faut à un homme pour réussir dans cette arène. Il était dans son élément comme la salamandre dans le feu et le poisson dans l’eau.

Dans l’espace d’une douzaine d’années, M. Turcotte ne représenta pas moins de quatre divisions électorales différentes et subit le feu de six élections, sans compter ses luttes municipales. Il porta aussi la parole en faveur d’amis en diverses circonstances.

Député du comté de Saint-Maurice à l’Assemblée législative du Canada, du 8 avril 1841 au 6 décembre suivant lorsqu’il fut nommé traducteur des lois, M. Turcotte fut réélu le 8 juillet 1842, et conserva son siège jusqu’au 23 septembre 1844, et l’occupa de nouveau du 4 septembre 1851 au 23 juin 1854. Il représenta le comté de Maskinongé, du 27 juillet 1854 au 28 novembre suivant ; puis celui de Champlain, du 11 janvier 1858 au 10 juin 1861. Il fut le représentant de la ville des Trois-Rivières, du 3 juillet 1861 au 20 décembre 1864, date de sa mort.

M. Turcotte fut fait conseil de la Reine en 1847 et solliciteur général du Canada dans le ministère Sherwood (sans siège dans le Cabinet) du 8 décembre 1847 au 10 mars 1848 et président de l’Assemblée législative, du 20 mars au 12 mai 1863.

En acceptant ce poste, M. Turcotte imitait le grand patriote Denis-Benjamin Viger. Il adhérait au ministère qui s’était cristallisé autour de « l’inamovible Dominique » (Dominick Daly), après la démission des chefs libéraux La Fontaine et Baldwin. Aux élections qui suivirent, la population du Bas-Canada approuva par un vote compact l’attitude protestataire de La Fontaine