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taille, car c’est là qu’il règne. Mais, ô désastre ! tout ploie, tout s’ébranle : les Francs, vaincus, dispersés, connaissent enfin la terreur. Un cri change tout : « Dieu de Clotilde, couvre-moi de ton bouclier ; vainqueur aujourd’hui, demain je suis chrétien. » L’Éternel répond à ce cri. Aux yeux du monarque, ce n’est plus sur un autel que brille la croix, mais c’est en lames de feu, dans les nues entr’ouvertes. Clovis est entré dans la route où se signalèrent les Josué, les Saül et les David : le Dieu fort l’échauffe de sa puissance. L’armée aussitôt ralliée se retourne, l’œil en feu ; d’un pas ferme et facile elle marche à la victoire la plus éclatante.

Temple du Christ, élevé dans les murs de Reims, ouvrez vos portes à ces guerriers qui, sous le poids des trophées, demandent une autre gloire ; prêtres et lévites, conduits par Clotilde vêtue de blanc et la tête parée de fleurs, apportez la palme qui brillait aux mains des Machabées ; les Francs, en sortant du carnage, viennent à la fontaine où, pour laver toutes les souillures, il ne faut qu’une goutte d’eau et le nom du Seigneur.