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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/191

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similant à ces êtres supérieurs que j’admire trop pour croire que je les égale, vous m’avez ôté la possibilité de vous répondre. Cela les regarde.

— N’allons pas faire de ceci une querelle de modestie qui nous écarterait de ma question ; je tiens à connaître votre opinion sur ce sujet, car pour peindre l’homme avec toutes ses passions, vous avez dû faire de l’homme un scrupuleux et profond examen.

— Eh bien, selon moi, les hommes de génie sont toujours un peu enfans, parce que le génie vient de l’âme, et que l’âme ne vieillit jamais. Je me rappelle à ce propos qu’un jeune Italien, attaché au roi de Naples, me disait que dans toutes ces têtes d’anges qu’affectionnait le pinceau de Raphaël, il croyait voir notre âme tenant au ciel par leurs petites ailes, et à la terre par une figure d’enfant. »