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pieds touchent à l’empire des morts, savez-vous qu’il a du chemin à faire ?

— Vous ne comprenez donc pas le plaisir de planter, de voir croître, se développer un arbre en quelque sorte animé par notre souffle ? C’est par-là nous associer à la nature, c’est participer aux grands mystères de la création. Il y a dans ce plaisir, je vous l’assure, de la paternité. La poésie, toujours vraie même dans ses plus grandes images, la poésie a eu raison d’appeler Dieu le père de l’univers.

— On dirait, à vous entendre, que vous aimez l’état de planteur comme votre art.

— Pas tout-à-fait, car j’ai pour mon art de la passion. Du reste, j’aime tout ce que je fais, parce que je ne fais que ce que j’aime. Il est certain rôle dont je suis, à la lettre, amoureux.

— Si j’osais, je vous demanderais à ce sujet quelques confidences.