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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/209

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On range ordinairement les volumes d’après la reliure ou le format ; ils étaient classés ici par genre d’ouvrage. D’un côté la poésie, de l’autre la morale, plus loin les voyages, vis-à-vis l’éloquence : c’étaient autant de bibliothèques distinctes. De distance en distance, des caractères dorés, incrustés dans la corniche, indiquaient chacun de ces genres. Talma avait fait de cette bibliothèque un livre divisé par chapitres. Le plus considérable était, je l’ai déjà dit, celui de l’histoire et de la philosophie.

« Voilà le sanctuaire, me dit-il. Quelquefois, lorsque j’y médite, mon imagination va jusqu’à ranimer autour de moi toutes ces intelligences ; je me persuade qu’elles daignent s’intéresser à mon art, à mes efforts. « Que penseraient Homère et Virgile, s’ils lisaient mes vers ? » se demandait Racine ; « Que diraient Euripide et Sophocle, s’ils me voyaient jouer telle scène ? » je me demande à mon tour. Il faut toujours, quand on a l’ambition des grandes choses, se placer en idée devant quelques grands hommes.