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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/223

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— Il est naturel que vos relations avec le chef de l’Empire vous obligent à beaucoup de circonspection.

— Il serait si facile d’abuser de mes discours ! Aux vérités que je dirais on mêlerait des mensonges que je n’aurais point dits, afin de les accréditer de mon nom. J’aime mieux, par un silence en quelque sorte officiel, me mettre à couvert de toute responsabilité.

— Eh bien ! causons d’autres choses.

— Pourquoi donc ? l’intimité a ses privilèges, et je serai le premier à en jouir. Mon âme est heureuse quand elle peut se répandre sur l’Empereur : il me comble de ses bienfaits. D’ailleurs je vous assure que parler de lui, c’est le louer.

— Vous le connaissez depuis long-temps ?

— Lorsque je le vis pour la première fois, c’est tout au plus si sa campagne d’Italie était dans sa tête.