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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/257

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eurent emporté tout ce monde bruyant, lorsque nous nous trouvâmes seuls et tranquilles, il me dit :

« Vous allez donc aussi m’abandonner ?

— Non sans un vif regret ! Mon séjour près de vous ne s’effacera jamais de ma mémoire ; mais l’École de Droit me rappelle. Impitoyable dans sa chaire, M. Delvincourt noterait mon absence.

— Vos momens de liberté, pour être plus rares, doivent en être plus doux. Vous m’en accorderez quelques uns, je l’espère ; vous vous délasserez près de moi de vos études arides, et je tâcherai de vous faire oublier un peu votre sévère professeur. L’hiver arrive : bientôt je quitterai tout-à-fait la campagne pour Paris, où j’aurai des devoirs à remplir plus exigeans que dans l’été. Vous viendrez me voir le matin vers neuf heures : je suis alors presque toujours seul. C’est un moment délicieux pour causer. Quand le sommeil se retire, nous rentrons dans nos