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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/269

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sans avoir la pénible pensée qu’il devait souffrir, et beaucoup ; que, devant moi, sur la scène, l’homme bien plus que le personnage demandait à l’éternité d’expliquer ses mystères.

J’ai conservé dans mon souvenir non seulement les paroles de Talma, mais jusqu’à l’accent mélancolique dont il les prononça lorsqu’il me fit cette étrange confidence. Sa voix est là à mon oreille. Je crus l’entendre sortir du cercueil le jour où, suivi de la tristesse publique, ce cercueil s’avança lentement vers le dernier asile. Il m’a semblé hier encore qu’elle allait aussi s’échapper à travers le marbre de la tombe que j’ai voulu saluer de nouveau. Elle porte depuis peu le nom de Talma : ce sera son plus beau, son plus durable ornement, le seul qui lui convienne. Il y aurait outrage envers la mémoire de celui qui se passionna pour le vrai, si cette tombe, au lieu d’être d’un style simple, se trouvait surchargée de longues phrases et de grandes figures éplorées, ridicule appareil devant lequel l’âme reste