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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/281

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et des hommes, ce sont ses pas qui font encore le plus de bruit. Enfin il trouve pour hâter sa course, au lieu d’un char de victoire, un traîneau fragile qui le fait glisser sans soldats, mais armé de son nom, à travers les empires qu’il a foulés et vaincus. Toujours fuyant, il touche du pied les Tuileries, se retourne, et déjà il reporte sa forte épée au cœur de l’Allemagne. Il lui faut encore des victoires avant que de tomber ; il en trouve ; puis viennent des revers, puis encore des succès : on ne peut deviner ce que la fortune lui réserve, tant elle a de peine à le quitter ! Redevenu fugitif, il recule encore, mais cette fois jusqu’à Fontainebleau, où il n’arrive, après de si vives secousses données au monde, que pour en finir d’un trait de plume. Il abdique, abandonnant le trône avec ce dédain d’un homme qui sait bien qu’en emportant sa gloire c’est misère qu’un trône laissé derrière lui ; il abdique, et pour que tout soit extraordinaire dans cette destinée, lancée par le volcan d’une révolution, il ne pourra pas même poser sa tombe sur un continent qu’il asser-