Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/318

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 301 —

VIII.

Après avoir descendu quelques marches tremblantes sous nos pas, je me vis dans une grande salle voûtée où le jour pénétrait par d’étroites fenêtres percées dans des murs très-épais. L’air sentait le tombeau ; les murs, jusqu’à moitié de leur hauteur, étaient taillés dans le roc ; des pierres couvertes de terre et usées par le temps formaient le pavé de ce souterrain ; l’humidité, qui se résolvait en gouttes de pluie, tombait des voûtes avec un bruit monotone. L’aimable fille s’arrêta devant un vieux coffre qu’elle entr’ouvrit.

Je regardai.

C’étaient des ossemens humains : un crâne, des bras, des doigts décharnés, tous les débris d’un squelette. Le visage de mon guide enfantin n’avait rien perdu de sa sérénité : pas la moindre trace d’effroi. Comprenant mieux la mort, parce que j’en suis plus près que cet enfant, j’éprouvai un peu de trouble.