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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/371

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taires que l’on ne vous donne jamais, que l’on vous reproche toujours ; et pour que toute espérance nous fût ravie jusque dans son successeur, voilà que Galba rappelle de l’exil celui qu’il juge, à son humeur sombre et à son avarice sordide, lui ressembler davantage. Vous avez vu, compagnons, dans une tempête mémorable, les dieux même se prononcer contre cette sinistre adoption. Une même indignation anime le peuple et le sénat ; ils ont les yeux sur votre vaillance ; en elle les grands desseins trouvent leur force ; sans elle sont impuissans les desseins les plus généreux. Je ne vous appelle ni au péril ni à la guerre. Tous les soldats armés sont à nous ; il ne reste à Galba qu’une seule cohorte en toge qui sert moins encore à le défendre qu’à le tenir captif. Dès qu’elle vous apercevra, dès qu’elle aura reçu de moi le signal, elle ne combattra que de zèle à mériter ma reconnaissance. Au surplus, il n’est pas question d’hésiter dans une entreprise qui sera louable seulement quand nous l’aurons achevée. »