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protègent dans le présent par l’image de la vengeance déjà prête dans l’avenir.


On eût cru voir alors un autre sénat, un autre peuple. Tous de se précipiter dans le camp, de vouloir dépasser les plus proches, de rivaliser avec les plus avancés, de vociférer contre Galba, d’applaudir au choix de l’armée, de baiser les mains d’Othon, et plus sont faux les témoignages de ce zèle, et plus ils les prodiguent. Othon de son côté ne rebutait personne, comprimant des yeux et de la voix l’exaspération du soldat avide et menaçant. Ils demandaient à grands cris le supplice de Marius Celsus, consul désigné et resté jusqu’au dernier moment fidèle ami de Galba. Ses talens et sa vertu sont comme autant de forfaits qui les irritent. Il était visible qu’ils voulaient un meurtre pour signal du pillage et de mort contre les gens de bien. Mais Othon, sans autorité pour empêcher le crime, en