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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/408

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mon âme lorsque j’ouvre l’Évangile, c’est avec Dieu que je crois converser.

« Je ne change rien à ses paroles. « Un jour le père Raynaud nous demanda la description d’une tempête en vers français ; il parut content de la mienne. Un mois après, il donna publiquement un exercice littéraire ; dès l’ouverture, le voilà qui se lève, me découvre et me fait signe d’approcher. Je baisse la tête, je me raccourcis et veux me cacher derrière quelques uns de mes camarades qui me trahissent. Enfin le père Raynaud m’ayant appelé à haute voix, je crus entendre mon arrêt de mort. Je fus obligé de traverser la salle dans toute sa longueur, tombant à chaque pas, à droite, à gauche, par devant, par derrière ; accrochant robes, mantelets, coiffures ; après une course désastreuse, me prenant par la main, il me présente à l’assemblée et fait un éloge pompeux de ma tempête. J’en étais d’autant plus honteux, que je l’avais prise presque tout entière dans l’Illiade de Lamothe. »

« Je n’ai plus besoin de lire, poursuivit le vieillard ; je voulais seulement vous montrer