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de la république des lettres. Ses yeux se tournent vers la porte, comme tenté de fuir. Arrivé à la fortune, la même vertu modeste lui fait dire : « J’aurais pris une voiture, si je n’avais craint de rougir en rencontrant à pied sur mon chemin des savans, mes collègues, qui valaient mieux que moi. »

« Bientôt la vie du sanctuaire lui offre ses jours purs et ses heures paisibles ; l’ambition même l’y appelle. Alors la liberté de la parole ne régnait que dans la chaire ; elle s’y était réfugiée ; interdite aux peuples, elle avait été se mettre sous la garde de Dieu. Pour aider à sa fortune, lui, de tous les hommes le plus dénué d’intrigues, M. de Beausset veut l’associer à ses fonctions épiscopales ; il refuse : sa main tremble à l’idée qu’elle devra consacrer le sang de Jésus-Christ ; il a tant de vertus, qu’il ne s’en croit pas assez pour s’approcher de Dieu.

« Sorti de sa province, admis sur un théâtre plus vaste, théâtre qui le livre à l’envie, dont la médiocrité s’est de tout temps fait un privilège, rien n’égale la noblesse de sa conduite. C’est le désintéressement des temps