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où, parcourant les campagnes, il rendait la justice sous de grands arbres, touchant et doux continuateur de saint Louis. Silence encore ! toute la poésie provençale s’éveille. Les trouvères sont les maîtres de la rime ; la cadence paraît tout ornée sur ces rivages en fleurs. Les jeux de poésie et de musique ; les combats d’amour, les joûtes d’esprit, la noble dame dans son château crénelé, le damoisel sur son destrier, les pages, les hérauts, les tournois, les fanfares, tout ce qui embellit un peuple élégant et civilisé.

Et en même temps ces majestueux personnages, parmi lesquels se groupaient aussi Mascaron, Tournefort, Mignard, Fléchier, Gassendi, Folard, Massillon, et Mirabeau, et Portalis, et Maury, et cent autres encore, tous, s’arrêtant parfois dans leur marche silencieuse, se plaisaient à suivre les événemens mémorables de notre âge. Ils tenaient encore à nous par le patriotisme et la gloire. Crillon, le soldat et l’ami de Henri, voyait, plein d’un orgueil guerrier, Fleurus, Arcole, Zurich et Marengo. Mirabeau, dont la voix soulevait d’un mot les tempêtes, comme