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mis à sa brave épée, ce sont les chieftans qui, frappant du bout de leur lance un bouclier attaché aux branches d’un arbre, rassemblent le peuple pour le faire soldat.

IV.

« Mais contre qui marchera-t-il avec ses escadrons, notre roi ? disait-on dans les groupes, sur la place. Il n’a plus d’ennemis. — À moins que les mers lui en amènent des extrémités du monde, vous dites vrai, il n’en a plus. » C’était un vieillard qui parlait ainsi ; il fut bientôt entouré, et tous les groupes se fondirent dans un seul pour l’écouter, « Oui, mes amis, Egbert a tout vaincu, tout soumis, tout pacifié. J’ai été, moi, vieillard, témoin de ces grands événemens. Dans ma jeunesse, la patrie était divisée en sept royaumes qui, sous le nom d’heptarchie, se dévoraient entre eux. Tantôt vainqueur, tantôt vaincu, chacun de ces États n’imposait le joug aux autres que pour le subir à son tour. Cela durait depuis quatre