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Page:Audoux - La Fiancee.djvu/100

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Elle continua de frotter son verre avec sa serviette comme si c’était la chose la plus importante du moment, et elle dit encore :

— La voiture de Grosgoigin est grande, et nous pourrons rapporter pas mal d’objets qui peuvent te servir ici.

Elle quitta presque aussitôt la table, répondant à peine aux enfants qui la suppliaient de les emmener aussi dans la voiture.


De bon matin, ainsi qu’il était convenu, Grosgoigin prit, dans sa grande voiture découverte, Mme Rémy, Valserine et les trois petits.

Par ce beau dimanche de juin la route était pleine de soleil, et la montagne si éclairée qu’on en distinguait les moindres arbustes. Les trois enfants babillaient sans relâche et attiraient l’attention de Valserine sur tout ce qu’ils voyaient. Mais Valserine ne leur répondait pas toujours. Elle regardait souvent Mme Rémy, assise en face d’elle ; et elle s’étonnait autant de son silence que de son air soucieux. La jeune femme semblait mal à l’aise sous le regard de la fillette. Elle avait, chaque