Aller au contenu

Page:Audoux - La Fiancee.djvu/186

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mme Pélissand se redressa pour répondre d’un ton froissé :

— Il est tout trouvé, j’épouse M. Tardi.

Et tout de suite elle expliqua :

— Tu sais bien, ce jeune homme qui m’avait demandée en mariage quand j’avais quinze ans et que mes parents ont refusé parce que lui-même n’en avait pas encore vingt.

Marie fit un signe de tête pour dire qu’elle se souvenait de l’histoire que lui avait racontée sa mère.

— Eh bien, continua Mme Pélissand, il s’était marié aussi de son côté, mais il n’avait pas cessé de m’aimer. Il est veuf depuis trois mois et il est venu me redemander en mariage il y a huit jours…

Elle ajouta, après une grande pause :

— Il habite une grande ville du Midi et j’irai vivre là-bas avec lui.

Marie se releva, elle fit quelques pas dans la pièce en s’éloignant de sa mère, puis elle revint s’appuyer au piano en disant gravement :

— Ce n’est pas parce que ce monsieur te