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Page:Audoux - La Fiancee.djvu/234

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pas se tromper, et quand il fut bien sûr de leur nombre, il appela sa femme.

— Viens voir, Aline !

Aline répondit quelque chose qu’il ne comprit pas, parce que sa voix se mêlait au grésillement du rôti qu’elle était en train de retourner dans la casserole. Il patienta tout en faisant deux parts des pièces qu’il mit bien en vue sur une assiette. Et comme elle tardait à venir, il appela de nouveau :

— Aline, viens donc voir !

Aline arriva enfin toute rouge de la chaleur du fourneau, et Vincent lui dit en montrant les deux piles de pièces toutes neuves et jaunes comme de l’or :

— Tiens, nous avons chacun dix-huit pièces de vingt sous à dépenser.

Elle battit des mains :

— Il y en a deux de plus que l’année dernière, dit-elle.

Et, à son tour, elle compta pour s’assurer que son mari ne s’était pas trompé.

Depuis dix ans qu’ils étaient mariés, il en avait toujours été de même. Le premier dimanche de novembre qui ramenait la fête du