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Page:Audoux - La Fiancee.djvu/88

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cendait à présent sans arrêts, et peu à peu la montagne devint plus haute et plus noire. Puis, à la nuit tombante, la voiture roula brusquement sur du pavé. Les voyageurs commencèrent à s’agiter. Et aux lumières qui éclairaient déjà les rues, Valserine comprit qu’elle entrait dans la ville de Saint-Claude.

Lorsque les chevaux se furent arrêtés au coin de la grande place, et que tout le monde fut descendu de la voiture, Valserine vit venir à elle une jeune femme entourée de trois enfants. Elle la reconnut pour l’avoir vue causer un jour avec son père ; et un peu de confiance lui vint.

La jeune femme lui dit tout de suite :

— Ton père voulait que je te prenne seulement à la fin de l’année. Eh bien ! tu commenceras plus tôt, voilà tout.

Et elle la prit par la main pour marcher à côté d’elle.

La fillette ne trouvait rien à dire. Elle pensait à la dame grave et sévère que son imagination lui avait montrée le matin même. Et puis elle était comme étourdie du voyage. Un bruit de roue restait dans ses oreilles, et elle