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Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/122

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le haut des rochers. Enfin une section de Sénégalais, commandée par le lieutenant Janvier de Lamotte, prenait position sur la rive gauche de l’Ionaivo, face au repaire, prête à lui donner l’assaut au moment propice.

L’action commença par un feu d’artillerie, dont d’emblée d’inefficacité, à prévoir, se manifesta complète. Le 85 de montagne, aux projectiles sans puissance, ne pouvait produire que quelques éclats de pierre, mais il était absolument incapable de tailler dans la falaise un vide de quelque importance, d’autant que la trajectoire était parallèle et non perpendiculaire ou fortement oblique au but. Après quelques coups dont l’inutilité était patente, l’artillerie se tut.

Pendant ce temps, la compagnie chargée de la rive gauche de l’Ionaivo, s’était avancée sur le sommet de la falaise. Le repaire naturel abritant la troupe de Kotavy était creusé sous elle. Il apparut alors que le sommet de la falaise était en surplomb, que l’ennemi se tenait en retrait, et que de ce côté il échappait totalement au feu des tirailleurs.

Aussi le commandant Vache donna-t-il l’ordre au peloton sénégalais de Janvier de la Motte, d’attaquer de front. Les Sénégalais s’avancèrent bravement, le lieutenant en tête. Une décharge les arrêta net. Kotavy avait visé et tué d’une balle en plein front le lieutenant Janvier de la Motte. Six Sénégalais tombaient à ses côtés. Ce ne fut pas sans peine que les cadavres des morts et notamment celui du lieutenant, purent être relevés et emportés.

Le combat fut rompu. Le commandant Vache ne sachant quelle mesure prendre, demeura avec