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Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/132

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En avril, opéraient dans la province de Farafangana : six compagnies malgaches, une compagnie et demie de Sénégalais, une compagnie comorienne, avec de la légion étrangère. Dans la province de Fort-Dauphin, la campagne était tenue par quatre compagnies sénégalaises et quatre compagnies malgaches.

Au total, dans la région révoltée, l’autorité disposait de dix-sept compagnies et demie, valeur numérique de l’infanterie d’une division. Avec les cadres de sous-officiers européens, c’était près de trois mille fusils à tir rapide, sans compter au moins deux cents miliciens armés de fusils modèle 1874.

De leur côté, les indigènes ne disposèrent jamais de fusils 86, autres que ceux enlevés à Amparihy (un fusil de Vinay), à Begogo (cinq fusils), à Esira (dix), au détachement de Casalonga (sept), à la troupe de Baguet et Janiaud (quatre). Au total, vingt-six fusils. En fusils 1874, ils s’étaient ravitaillés à Amparihy (douze fusils de miliciens). Ils possédaient en outre de nombreux fusils baras, — à pierre, sans précision, sans portée, ne faisant que du bruit —, des sagaies et des bâtons pointus.

La prise de Kotavy, considéré comme chef et âme de la révolte, devait, dans l’esprit de l’autorité, amener la fin des troubles. Errant, fugitif, dans une région dont les habitants étaient tous ses complices plus ou moins déclarés, Kotavy échappait aisément aux recherches dont il était l’objet.

Le capitaine Bourgeron, chef du district de Vangaindrano, mit une activité infatigable à la décou-