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Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/135

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hôtes d’une nuit, Kotavy fut arrêté dans les environs de Sandravinany, et incarcéré.

Le lendemain 1er septembre arrivait à Sandravinany le secrétaire général de Madagascar, gouverneur général par intérim, durant l’absence du général Galliéni.

Depuis dix jours, M. Lepreux parcourait les provinces récemment insurgées, accompagné d’un nombreux état-major, haranguant les populations dans des kabarys solennels, dont l’effet, d’après ses comptes-rendus au ministère, lui semblait considérable. Dès la veille, en entrant dans la province de Farafangana, il avait appris l’arrestation de Kotavy.

De Fort-Dauphin, afin de hâter leur soumission, il avait, par des émissaires, fait savoir à Befanhoa et à Kotavy, que, s’ils se rendaient, ils auraient la vie sauve. On a dit — et de ce dire je n’ai pu découvrir ni l’origine ni encore moins l’authenticité — que Kotavy avait déclaré n’avait point eu communication de cette promesse du gouverneur général. Kotavy, se rendant spontanément, eût évité le châtiment ; arrêté, il demeurait exposé à toutes les rigueurs ; il eût donc été de la plus haute importance de fixer exactement dans quelles conditions avait été incarcéré le prisonnier de Sandravinany. En effet, M. Lepreux écrivait au Ministre : « L’interrogatoire de Kotavy qui suivit le kabary ne m’apprit rien de particulier. L’ancien caporal de milice déserteur avait eu de brillants états de service et ne pouvait guère arguer pour sa défense que la crainte de représailles de la part de ses compatriotes, s’il refusait de se joindre à eux. Originaire d’Amparihy, etc. etc. »

Ces phrases semblent être le résumé des répon-