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Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/17

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tard, vraisemblablement des suites de la blessure.

Ianganonoro sortit dans le village et, le lendemain matin, son père vint la retrouver et l’emmena chez lui à Sandravinany, agglomération située à quelques kilomètres du théâtre du drame.

Les indigènes ayant envahi le village où s’était perpétré l’assassinat, étaient nombreux, mais seulement une dizaine d’entre eux avaient pris part au meurtre.

Itadava, l’autre maîtresse couchée dans la case de son père, à quelques mètres de celle occupée par Vinay, ne bougea pas et demeura après le meurtre au village : était-elle renseignée ?

Avant de quitter le théâtre du crime, Mahafiry et ses complices avaient désarmé les deux miliciens couchés dans des cases du village et les avaient laissé partir. Les miliciens, dépourvus de cartouches, n’avaient pu opposer aucune résistance.

Le chef de Marotsipanga, après leur départ, rentra dans son village et inhuma les restes de Vinay, puis craignant à la fois les représailles des blancs et les violences des insurgés, il se réfugia dans la forêt où il vécut jusqu’à la fin des troubles.

Leur coup fait, les assassins de Vinay quittèrent Marotsipanga et coururent jusqu’à Amparihy, où ils se savaient des adhérents et des complices : c’est là que nous les retrouverons dans deux jours. Depuis un mois au moins s’étaient tenus de nombreux kabary à Amparihy. Les principaux agitateurs étaient les chefs mêmes d’Amparihy, où résidait Vinay : Tsaramindy et Rahamaatonga. Mahafiry, chef d’Isahara, le héros de la scène du meurtre à Marotsipanga, était accompagné là de Tsirondahy, Malaizanana et Tsilefa, qui tous avaient pris part au meurtre de Vinay. La mort du ser-