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Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/196

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tratif des procédés d’administration usités dans cette région et à cette époque.

En juin 1903, le sergent Alfonsi avait pris, par intérim, pendant l’absence du lieutenant titulaire, le commandement du sous-district de Iakora.

Quelques jours après il envoyait en mission à Refaty l’interprète Ignace Rahaga, chargé d’amener les contribuables retardataires à payer leurs taxes.

Pendant l’absence de l’interprète, Alfonsi pénètre dans sa case et violente sa femme. Cette femme s’échappe hors du poste : le sergent la fait ramener par deux tirailleurs. En rentrant à Iakora, Ignace apprend ce qui s’était passé et refuse de sérvir d’interprète. Alfonsi le frappe et le tient en prison pendant trois heures. Rahaga adresse une réclamation au lieutenant Petitjean, pour l’instant chef du poste de Midongy, et refuse de se rendre au bureau. Nouvelle scène avec Alfonsi : l’interprète part pour Midongy.

En route, une lettre du lieutenant Petitjean, accueillant sa réclamation, parvient à Rahaga. Celui-ci rentre à Iakora où le sergent, furieux d’avoir reçu du même officier de vifs reproches, se venge sur le porteur du courrier qu’il jette en prison après l’avoir roué de coups.

En juillet 1903, Alfonsi récidive ; il se fait amener la femme de l’interprète par deux hommes de garde : nouvelle réclamation de Rahaga. Le lieutenant Janiaud, chef du poste d’Iakora, renvoie, par mesure disciplinaire, Alfonsi à sa compagnie, à Midongy.

Les chefs indigènes de canton, Jameson et Velonahady, portèrent également des plaintes contre Alfonsi. Il leur aurait un jour, publiquement,