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Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/226

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colonies, a vu et proclamé cette obligation de la Métropole, de dépenser pour ses colonies. Malheureusement la conception est demeurée dans le domaine des idées ; des discours ne sont pas des réalisations. Le vaste projet de M. Sarraut est resté à l’état d’intention, parce qu’irréalisable en raison de notre situation financière, et, la situation financière eût-elle été meilleure, irréalisable encore parce que embrassant à la fois toutes nos colonies et tous les travaux possibles, il ne reposait, dans chaque colonie, que sur des avant-projets sans études suffisantes, tous placés sur le même plan et faisant ressortir une somme énorme de dépenses immédiates, non suffisamment justifiées.

L’idée était excellente ; sa réalisation est à reprendre complètement, sur des bases sérieuses et nouvelles.

Je n’ai voulu dans ces observations, conclusion pratique de l’histoire de la révolte de 1904, qu’esquisser les règles de notre politique indigène. J’aurais beaucoup à dire sur bien des points en dépendance étroite de cette politique, sur l’assistance médicale, sur le rôle des missions religieuses : je dois me borner.

Aussi bien, je n’ai pas voulu écrire un traité de colonisation, mais simplement, dans ma passion pour la vérité, montrer les réalités dissimulées derrière un optimisme officiel, et stigmatiser avant tout, au nom de la justice, de l’humanité, les pratiques indignes dont ont été trop souvent victimes les indigènes de la part de leurs civilisateurs.