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Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/23

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à Amparihy, il demande des renforts à Midongy ; avec les 7 tirailleurs, amenés de Befotoka, Vève reconstruira le poste d’Amparihy, où Midongy devra envoyer 15 à 20 hommes ; toute la forêt sur un rayon de 8 kilomètres est brûlée autour d’Amparihy. Le lendemain il traversera la rivière et il ira au poste voir exactement ce qu’il en est.

Baguet prit pour la nuit les dispositions suivantes :

Bivouac sur place en carré. Des bourjanes du convoi garnissant les faces ; un groupe de 3 fusils à chaque angle, fournissant devant lui une sentinelle ; les officiers et les bagages au centre du carré.

Pour ne pas attirer l’attention, on ne fit pas de cuisine, pas de feu ; les tirailleurs et les porteurs de mangèrent pas, les deux officiers prirent un peu de pain trempé dans du vin.

Vers 23 heures, le partisan vint dire aux officiers ce qu’il avait appris d’un bourjane d’Imandabe. M. de Juzancourt n’était pas à Amparihy ; la garnison du poste (garde régionaux) avait fait défection, était passée aux rebelles ; le même événement s’était produit à Manantenina (province du Fort Dauphin).

Les deux officiers tinrent conseil. Janiaud était d’avis de rétrograder. L’occupation de l’emplacement du poste détruit, tenu peut-être par les rebelles, n’avait plus d’importance et, avec leur faible troupe, pouvait être dangereuse.

Baguet ne voulut rien entendre : « Ce serait être capon que d’abandonner. Partez, si vous le voulez, dit-il sèchement, moi je reste. Il faut enrayer le mouvement de révolte, si révolte il y a, ce qui n’est point certain, puis châtier les mili-