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Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/56

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bien disposé à l’égard des Français, le connaissaient. Ils savaient ce qui s’était passé à Manantenina, à Ranomafana et ailleurs.

Le 3 décembre à 9 heures du matin, six heures avant son assassinat, Pietri, cependant moins rassuré, écrivait au même correspondant :

« … Je savais parfaitement bien que toutes les régions de Vangaindrano, Manambondro, Amparihy, s’est complètement décalés (?) mais ce… Pékin[1] m’engueule qu’il n’y a rien dans le district, et que tout cela était du dernier grotesque, etc…

Enfin bref, je n’est pas reçu encore de renseignements nouveaux, mais tout cela va chauffer dans quelque temps, je doute fort qu’ils paient les impôts cette année, tous tant qu’ils sont sentent la révolte, d’ailleurs j’ai reçu un renseignement il y a quelques jours et que toute la région des Baras semble se mettre en révolte…

Et je tiens à l’œil Betouta et Beryf ; rien encore ne semble vouloir se révolter, mais que les régions Befotaka et Ronotsara il y aura la moindre des choses, Bereff et Betouta c’est sûr qu’ils se mettront en révolte. »

Pietri prévoyait la possibilité de mouvements, mais ailleurs que dans les environs d’Esira ou à Esira même, et pour un avenir assez éloigné. Cependant, il avait décidé de renforcer son poste, d’en fortifier quelques points, de couvrir les cases d’une couche de terre, afin d’en prévenir l’incendie. Dans cette intention, il avait prescrit à chaque groupe d’indigènes placé sous son commandement,

  1. Il a été impossible de savoir quel est ce Pékin… Peut-être Hartmann ayant écrit avant son départ pour Manantenina ?