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Page:Augier - Théatre complet, tome 7.djvu/104

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Blanche.

Voilà qui est d’un bon fils ! Ce n’est pas d’un chevalier français, mais c’est d’un bon fils… Vous avez dû obtenir au collège tous les prix de bon fils.

Jean.

Je ne vois pas ce qu’il y a de ridicule…

Blanche.

Rien du tout. Adieu, bon fils ! Bonne nuit ! Que le chemin de fer vous berce !… Voici votre clef, monsieur le vicomte.

Jean, sans prendre la clef.

Je vous jure que si ce n’était pas une affaire pressante…

Blanche.

Il n’y a pas d’affaire plus pressante que moi. Savez-vous qu’il m’arrive des choses bien extraordinaires ? Que j’aie un caprice, passe encore ; mais qu’on me plante là… bonsoir ! (Fausse sortie.) À propos, j’ai oublié mon ombrelle chez vous.

Jean.

Croyez-vous ?

Blanche, cherchant.

J’en suis sûre. Et une ombrelle toute neuve, s’il vous plaît… (Apercevant l’ombrelle brisée.) Ah !… qu’est-ce qui a fait cela ? (Elle la ramasse.) Vous avez reçu une visite orageuse, mon pauvre vicomte. Voilà de jolies manières pour une femme du monde… Car je parie que c’est une femme du monde… Vous êtes un homme à femmes du monde, vous ! — Mes compliments, mon cher ! Je com-