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Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/127

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n’avez point de pains ? Ne comprenez-vous pas encore, et ne vous souvenez-vous pas des cinq pains distribués à cinq mille hommes, et combien de paniers vous avez remportés ? Ni des sept pains distribués à quatre mille hommes, et combien de corbeilles vous avez remportées ? Comment ne comprenez-vous point que je ne parlais pas de pain quand je vous ai dit : Gardez-vous du levain des Pharisiens et des Sadducéens ? Alors ils comprirent qu’il n’avait pas dit de se garder du levain qu’on met dans le pain, mais de la doctrine des Pharisiens et des Sadducéens.

13 Jésus étant venu aux environs de Césarée de Philippe[1], interrogeait ses disciples, disant : Qui dit-on qu’est le Fils de l’homme ? Ils lui répondirent : Les uns disent que c’est Jean-Baptiste, d’autres Élie, d’autres Jérémie ou quelqu’un des Prophètes[2]. Et vous, leur demanda Jésus, qui dites-vous que je suis ? Simon-Pierre, prenant la parole, dit : Vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant[3]. Jésus lui répondit : Tu es heureux, Simon, fils de Jean, car ni la chair ni le sang ne te l’ont révélé, mais mon Père qui est dans les

  1. L’ancienne Paneas, embellie et agrandie par le tétrarque Philippe, qui l’appela Césarée en l’honneur de César Tibère.
  2. Ne sachant pas distinguer entre les deux avénements du Messie annoncés par les Prophètes, l’un dans l’humiliation, l’autre dans la gloire, la plupart des Juifs n’attendaient dans la personne du Messie qu’un roi puissant qui les délivrerait du joug des nations étrangères, et ils ne pouvaient se persuader que ce fût Jésus. Cependant, comme ils voyaient en lui une puissance extraordinaire, ils en faisaient soit le précurseur du Messie, soit quelque autre des saints personnages qui, dans leur opinion, devaient à son avénement ressusciter d’entre les morts, pour fonder et étendre son royaume. Allioli.
  3. Le Fils, et non pas fils (l’article se trouve aussi en gr.) : il s’agit donc du Fils unique de Dieu, du Fils de Dieu par nature. — Dieu vivant, c’est-à-dire, dans le style biblique, vrai Dieu, les fausses divinités n’ayant pas même de vie.