Aller au contenu

Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/132

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

se fit entendre, disant : Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis toutes mes complaisances : écoutez-le. En entendant cette voix, les disciples tombèrent la face contre terre, et furent saisis d’une grande frayeur. Mais Jésus, venant à eux, les toucha ; et leur dit : Levez-vous et ne craignez point. Alors, levant les yeux, ils ne virent plus que Jésus seul. Et, comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur fit ce commandement : Ne parlez à personne de cette vision, jusqu’à ce que le Fils de l’homme ressuscite d’entre les morts[1].

10 Ses disciples l’interrogèrent alors, et lui dirent : Pourquoi donc les Scribes disent-ils qu’il faut qu’Élie vienne auparavant[2] ? Il leur répondit : Élie doit venir en effet, et rétablir toutes choses[3]. Mais, je vous le dis, Élie est déjà venu, et ils ne l’ont pas connu, mais ils lui ont fait souffrir tout ce qu’ils ont voulu[4] : ainsi le Fils de l’homme sera traité par eux. Alors les disciples comprirent qu’il leur avait parlé de Jean-Baptiste.

14 Jésus étant retourné vers le peuple, un homme s’approcha de lui, et, tombant à genoux devant lui, il lui dit : Seigneur, ayez pitié de mon fils qui est lunatique[5] et souffre cruellement ; car il se jette[6]

  1. Comp. xvi, 20.
  2. Nous avons vu plus haut qu’Élie devait revenir sur la terre pour préparer l’avénement de Jésus-Christ. Or, ce Prophète venait de disparaître de la nuée ; ce n’était donc qu’une simple vision, et non une réalité : de là, la question de S. Pierre. Notre-Seigneur répond qu’à son premier avénement Jean-Baptiste a rempli le rôle d’Élie. Comp. Marc, ix, 10, sv.
  3. C’est-à-dire qu’il ramènera les Juifs à la foi de leurs pères, et à l’ordre établi de Dieu pour le salut du monde, par le Messie.
  4. Comp. xiv, 10.
  5. C’est-à-dire atteint d’épilepsie, affection qui subit l’influence de la lune. Dans ce jeune homme, cette maladie était produite par le démon (vers. 17).
  6. Ou bien, il est jeté (et non pas il tombe) : naphal a ce sens en syriaque. Comp. Marc, ix, 17.