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Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/192

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des premiers siècles : « Disciple et interprète de Pierre, Marc, sur la demande que les frères lui en firent à Rome, écrivit un Évangile de peu d’étendue, d’après ce qu’il avait ouï rapporter à Pierre. Cet apôtre, l’ayant entendu, l’approuva et le publia, en vertu de son autorité, pour être lu à l’église. Clément nous l’atteste au VIe livre de ses Hypotyposes[1]. »

Toutes ces données de la tradition sont vérifiées et confirmées par l’examen intrinsèque du livre.

Et d’abord un lecteur attentif a bientôt découvert dans l’auteur du second Évangile un disciple de saint Pierre. Le nom de cet apôtre est mentionné dans son récit en beaucoup d’endroits où saint Matthieu l’omet[2]. Quoiqu’il vise à la brièveté, il donne parfois des détails qui complètent saint Matthieu, et le plus souvent ces détails sont de telle nature que saint Pierre a pu seul, ou mieux que les autres, les fournir[3]. Il passe sous silence certains faits glorieux pour son maître[4], par exemple, la scène fameuse où Jésus l’établit comme le fondement de son Église, parce que l’humilité du chef des Apôtres la lui faisait taire sans doute dans ses prédications ; par contre, il insiste sur le reniement, que la prédication de saint Pierre devait souvent rappeler avec l’accent de la plus vive douleur[5].

Ensuite saint Marc donne à ses lecteurs de nombreuses explications ; il dit, par exemple, ce qu’il faut entendre

  1. De Viris illustr., viii.
  2. Comp. Marc, i, 36 ; v. 37, 38 et Matth. ix, 22 ; Marc, xi, 21 et Matth., xxi, 20 ; Marc, xiii, 3, 4 et Matth. xxiv, 3 ; Marc, xiv, 37 et Matth. xxvi, 40 ; Marc, xxi, 7 et Matth. xxviii, 7.
  3. Voyez Marc, i, 29 sv. 36 ; v, 37 sv. ; ix, 1, 2, 5, 9 ; xiii, 3, 4 ; xiv, 13 15, 37, 40.
  4. Voy. Matth. x, 2 ; xiv, 28-31 ; xvi, 17-19 ; xvii, 23-26.
  5. Cette dernière observation était déjà faite par Eusèbe, Demonstr. evang., iii, 5.