Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/226

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

31 Des confins de Tyr, Jésus revint par Sidon vers la mer de Galilée, et traversa le pays de la Décapole. Là, ils lui amenèrent un sourd-muet, et le priaient de lui imposer les mains. Jésus, le tirant à part hors de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et de sa salive sur la langue[1] ; et levant les yeux au ciel, il poussa un soupir et dit : Ephephta, c’est-à-dire ouvrez-vous. Et aussitôt ses oreilles s’ouvrirent, sa langue se délia, et il parlait distinctement[2]. Jésus leur défendit d’en rien dire à personne. Mais plus il le leur défendait, plus ils le publiaient ; et leur admiration allant toujours croissant, ils disaient : Il a bien fait toutes choses[3], il a fait parler les muets et entendre les sourds.

  1. Ces moyens par eux-mêmes ne pouvaient contribuer à la guérison de ce malade ; mais Jésus les emploie pour provoquer l’attention, et montrer quelle vertu merveilleuse la divinité communiquait à sa chair adorable.
  2. Ce sourd-muet, nous disent les Pères, c’est l’humanité non régénérée, ne pouvant ni entendre la doctrine du salut, ni publier les louanges de Dieu. Voilà pourquoi l’Église catholique, dès la plus haute antiquité, regardant ce que fit Jésus à l’égard du sourd muet comme une action symbolique, a adopté un rit semblable dans les cérémonies du baptême.
  3. C’est-à-dire, selon Kuinœl, il ne fait partout que du bien.