Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/248

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28 Un des Scribes, qui avait entendu cet entretien, voyant qu’il leur avait bien répondu, s’approcha et lui demanda quel était le premier de tous les commandements. Jésus lui répondit : Le premier de tous les commandements est celui-ci : « Écoute, Israël : le Seigneur ton Dieu est le seul Dieu. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit, et de toutes tes forces[1]. » C’est là le premier commandement. Le second lui est semblable : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même[2]. » Aucun commandement n’est plus grand que ceux-là. Le Scribe lui dit : Bien, Maître, vous avez dit selon la vérité qu’il n’y a qu’un seul Dieu, et qu’il n’y en a point d’autre que lui ; que l’aimer de tout son cœur, de tout son esprit, de toute son âme et de toutes ses forces, et aimer son prochain comme soi-même vaut mieux que tous les holocaustes et tous les sacrifices[3]. Jésus, voyant qu’il avait répondu avec sagesse, lui dit : Vous n’êtes pas loin du royaume de Dieu. Et personne n’osait plus l’interroger.

    le Dieu qu’ont adoré, etc. ; mais : Je suis le Dieu qu’adorent Abraham… Or, qui oserait soutenir, contre l’autorité du Fils de Dieu, que ces paroles n’ont pas été dites dans ce dernier sens ? Patrizzi. Comp. les endroits parallèles de saint Matthieu et de saint Luc.

  1. Deut. vi, 4, 5. « Il ne se faut pas tourmenter l’esprit à comprendre la vertu de chacune de ces paroles, ni à distinguer, par exemple, le cœur d’avec l’âme, ni l’un ni l’autre d’avec l’esprit, ni tout cela d’avec la force de l’âme… Il faut seulement entendre que le langage humain étant trop faible pour expliquer l’obligation d’aimer Dieu, le Saint-Esprit a ramassé tout ce qu’il y a de plus fort pour nous faire entendre qu’il ne reste plus rien à l’homme qu’il puisse se réserver pour lui-même ; mais que tout ce qu’il a d’amour et de force pour aimer, se doit réunir en Dieu. » Bossuet.
  2. Lévit. xix, 18.
  3. Ces dernières paroles du Scribe montrent qu’il a bien compris ce qu’il y avait de nouveau dans la réponse de Notre-Seigneur.