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Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/288

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36 Et il y avait une prophétesse, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d'Aser; elle était fort avancée en âge, et n’avait vécu, depuis sa virginité, que sept ans avec son mari. Restée veuve, et âgée alors de quatre-vingt-quatre ans, elle ne quittait point le temple, servant Dieu nuit et jour dans le jeûne et dans la prière. Elle aussi, survenant à cette même heure[1], se mit à louer le Seigneur et à parler de l'Enfant à tous ceux qui attendaient la rédemption d'Israël. Et quand ils eurent tout accompli selon la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, à Nazareth[2], leur ville. Cependant l'Enfant croissait et se fortifiait plein de sagesse, et la grâce de Dieu était en lui[3].

41 Or ses parents allaient tous les ans à Jérusalem, à la fête de Pâque. Lorsqu'il eut atteint sa douzième année, comme ils s’étaient rendus à Jérusalem, selon la coutume de cette fête, et qu’ils s’en retournaient, les jours de la fête étant passés, l'Enfant Jésus resta dans la ville, et ses parents ne s’en aperçurent point[4]. Mais pensant qu’il était avec ceux de leur troupe,

  1. C'est pour cela que les Pères grecs appellent souvent la fête de la Purification, fête de la Rencontre.
  2. Voir Matth. ii, 9, note 3.
  3. « Si Dieu faisait tout par miracle, dit saint Augustin, il effacerait ce qu’il a fait par miséricorde. » Ainsi il fallait que, comme les autres enfants, Jésus sentît le progrès de l’âge. La sagesse même dont il était plein se déclarait par degrés, vers. 52. Et la grâce de Dieu, etc. L’évangéliste veut dire qu’à mesure que l’enfant croissait et commençait à agir par lui-même, il reluisait dans tout son extérieur je ne sais quoi qui faisait rentrer en soi-même et qui attirait les âmes à Dieu, tant tout était simple, mesuré, réglé dans ses actions et dans ses paroles. Bossuet.
  4. « Les charmes du saint Enfant étaient merveilleux; il est à croire que tout le monde le voulait avoir, et ni Marie ni Joseph n’eurent peine à croire qu’il fût dans quelque troupe des voyageurs, car les gens de même contrée allant à Jérusalem dans les jours de fête, formaient des caravanes pour aller de compagnie. » Bossuet.