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CHAPITRE X
MISSION DES SOIXANTE-DOUZE DISCIPLES ; INSTRUCTIONS QUE JÉSUS LEUR DONNE (Matth. ix, 37 ; x, 10 sv. xi, 20 ; Marc, vii, 12). — RETOUR DES DISCIPLES (ibid.). — LE BON SAMARITAIN. — MARTHE ET MARIE.
Après cela, le Seigneur institua encore soixante-douze[1] autres disciples, et les envoya deux à deux devant lui dans toutes les villes et tous les lieux où il devait venir lui-même. Et il leur disait :
2 La moisson est grande[2], mais les ouvriers en petit
- ↑ En grec, soixante-dix. L’expression institua ou élut, indique l’installation solennelle dans une dignité. Ainsi on pouvait distinguer dès lors les degrés d’une hiérarchie nettement accusée parmi les disciples de Notre-Seigneur. Au plus haut degré les douze Apôtres, ayant à leur tête saint Pierre ; au-dessous d’eux les soixante-douze disciples ; enfin, la foule des disciples qui n’avaient aucune mission, aucun ministère. Il n’est donc pas étonnant qu’on trouve ces trois classes de personnes dans les premiers temps de l’Église : des évêques, des prêtres et de simples fidèles. Notre-Seigneur a choisi les nombres douze et soixante-douze, dit Allioli, vraisemblablement à cause des douze chefs des douze tribus d’Israël, et des soixante-douze Anciens que Moïse choisit pour le seconder. Le peuple d’Israël, en effet, était le type de l’humanité entière. Les soixante-douze disciples sont envoyés deux à deux, afin qu’ils puissent s’aider, se consoler et s’exciter mutuellement. De là est venue cette règle, dans les ordres monastiques, qu’en général aucun religieux n’entreprenne un voyage quelconque sans compagnon.
- ↑ Notre-Seigneur dit la même chose en envoyant les Apôtres (Matth. ix, 37). Plusieurs discours des chap. x-xv sont ainsi répétés ailleurs, dans des circonstances à peu près semblables, mais à l’occasion de faits différents.