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Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/366

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quelqu’un vous demande : Pourquoi le détachez-vous ? vous lui répondrez : Parce que le Seigneur en a besoin. Ceux qui étaient envoyés s’en allèrent, et trouvèrent l’ànon comme il leur avait dit. Comme ils détachaient l’ânon, ses maîtres leur dirent : Pourquoi déliez-vous cet ânon ? Ils répondirent : Parce que le Seigneur en a besoin. Et ils l’amenèrent à Jésus ; et jetant leurs vêtements sur l’ânon, ils le firent monter dessus. Et, sur son passage, le peuple étendait ses vêtements le long du chemin. Lorsqu’il fut près de la descente du mont des Oliviers, les disciples en foule, transportés de joie, commencèrent à louer Dieu à haute voix de toutes les merveilles qu’ils avaient vues. Béni soit, disaient-ils, le roi qui vient au nom du Seigneur ! Paix dans le ciel, et gloire à Dieu dans les hauteurs des cieux ! Alors quelques Pharisiens qui étaient parmi le peuple, lui dirent : Maître, faites taire vos disciples. Il leur répondit : Je vous le dis, si ceux-ci se taisent, les pierres crieront[1].

41 Et comme il approchait, voyant la ville, il pleura sur elle, disant : Si tu connaissais, toi aussi, du moins en ce jour qui t’est encore donné, ce qui ferait ta paix ! Mais maintenant ces choses sont cachées à tes yeux. Viendront pour toi des jours où tes ennemis t’environneront de tranchées, t’enfermeront et te pres-

  1. « Depuis quand Jésus aime-t-il les applaudissements ? Il avait fui dans la solitude les honneurs de la royauté (Jean, vi, 15), et il entend aujourd’hui tout ce peuple qui l’acclame, et les Pharisiens jaloux l’avertissent en vain d'imposer silence à cette multitude échauffée. Que dirons-nous d’un changement si inopiné ? Il accepte aujourd’hui une royauté qu’il avait autrefois refusée. Oh ! n’en cherchez pas d’autre cause : c’est qu’à cette dernière heure qu’il entre dans Jérusalem, il y entre pour y mourir, et mourir, à mon Sauveur, c’est régner. » Bossuet.