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Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/369

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qu’ayant entendu, ils lui dirent : A Dieu ne plaise[1] !

17 Mais lui, les regardant, dit : Qu’est-ce donc que cette parole de l’Écriture : « La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue le sommet de l’angle ? Quiconque tombera sur cette pierre sera brisé ; et celui sur qui elle tombera, elle l’écrasera[2]. »

19 Les Princes des prêtres et les Scribes, connaissant que c’était contre eux qu’il avait dit cette parabole, cherchaient à se saisir de lui à l’heure même, mais ils craignirent le peuple. C’est pourquoi, l’épiant, ils lui envoyèrent des gens apostés qui feignaient d’être justes, pour le surprendre dans ses paroles, afin de le livrer au magistrat et au pouvoir du gouverneur. Ceux-ci donc vinrent ainsi l’interroger : Maître, nous savons que vous parlez et enseignez sans erreur, que vous ne faites acception de personne, mais que vous enseignez la voie de Dieu dans la vérité. Nous est-il permis de payer le tribut à César, ou non ? Mais Jésus, connaissant leur ruse, leur dit : Pourquoi me tentez-vous ? Montrez-moi un denier. De qui porte-t-il la figure et le nom ? Ils lui répondirent : De César. Et il leur dit : Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Et ils ne purent reprendre aucune de ses paroles devant le peuple ; et admirant sa réponse, ils se turent.

  1. Voyez l’explication de cette parabole. Matth. xxi, 41, note. — Le royaume de Dieu est ôté aux Juifs, et il est donné à un peuple qui en devait porter les fruits… Ne trompons point l’attente du Sauveur, et puisque nous sommes cette nation qu’il a choisie pour porter les fruits de sa parole, fructifions en bonnes œuvres. « Les fruits de l’Esprit sont la charité, la joie, la paix, la patience, la bénignité, la bonté, la douceur, la foi, la modestie, la chasteté, la tempérance (Galat. v, 22). Voilà les fruits qu’il nous faut porter, et non pas les œuvres de la chair qui fructifient à la mort : autrement le royaume de Dieu nous sera ôté comme aux Juifs, et un autre recevra notre couronne. » Bossuet.
  2. Ps. cxvii, 22 ; Is. viii, 14, 15 ; xxviii, 16. : comp. Matth. xxv, 42.