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Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/404

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lu dans les églises, bien qu’on le trouve marqué pour les fêtes de sainte Marie l’Égyptienne, et de sainte Théodore d’Alexandrie, où il avait son application naturelle ; retranché de la lecture publique, et par conséquent des livres liturgiques, il fut omis et noté comme douteux par un grand nombre de copistes. C’est donc avec raison que saint Jérôme a maintenu ce passage, et que M. Berger de Xivrey, à l’exemple de Scholz, « n’hésite pas, après l’examen le plus approfondi, à le considérer comme partie intégrante du texte primitif[1]. » — Les objections élevées contre le dernier chapitre méritent à peine qu’on s’y arrête. Son authenticité est parfaitement garantie par l’autorité de tous les manuscrits, de toutes les versions anciennes et de tous les Pères. C’est d’ailleurs le même ton que dans le reste de l’Évangile, ce sont les mêmes traits de caractère chez les deux Apôtres mis en scène. Saint Jean seul, selon la remarque de Richard Simon, et non, comme on le suppose gratuitement, un disciple de saint Jean, pouvait ajouter à son livre un chapitre où le disciple bien-aimé s’efface si complètement devant saint Pierre (vers. 7, 15-19). Sans doute, ajoute M. Wallon, si ce chapitre n’existait pas, on ne pourrait pas soupçonner une mutilation de l’Évangile, qui a sa conclusion naturelle dans les deux derniers versets du chapitre xxe. Mais le chapitre suivant a été ajouté plus tard par l’auteur lui-même, et il n’est pas difficile de trouver la raison de cette addition. Après le miracle de la Porte-Latine, où saint Jean était sorti plein de

    obtenir du divin Médecin la rémission de sa faute pour ne pas causer de scandale à ces insensés. » De Conj. adult. ii, 7. Wallon.

  1. Étude sur le texte et style du Nouveau Testament, p. 125.