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Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/421

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se soumettre à son autorité, mais avec la prétention de l’agrandir, de le compléter et de l’élever à l’état de science. Nous avons vu comment ces spéculations défiguraient, non-seulement l’idée de la personne de Jésus-Christ, mais tous les autres mystères. Pour désabuser les âmes séduites par cette fausse science, saint Jean devait la suivre sur le terrain où elle s’égarait, mettre en lumière l’image vraie du Sauveur, et donner la notion exacte de son œuvre et des sacrements, particulièrement du Baptême et de l’Eucharistie, en ramenant tout à l’Incarnation du Fils unique de Dieu, égal à son Père, et source, pour les hommes, de lumière et de vie. Sa mission spéciale et providentielle fut donc de consigner par écrit la partie dogmatique, sacramentelle, mystique, de la religion chrétienne ; et cette tâche, nous osons le dire, devait être celle du disciple vierge, du disciple aimé de Jésus, du disciple qui reposa sur la poitrine de son Maître ; elle convenait à son génie spéculatif, en même temps qu’elle était réclamée par les circonstances et le genre d’adversaires qu’il avait à combattre. Ainsi saint Jean a achevé le portrait de l’Homme-Dieu, dont les autres Évangélistes ne nous avaient donné qu’une peinture incomplète.