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Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/425

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à tous ceux qui croient à son nom, qui ne sont pas nés du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu[1]. Et le Verbe s’est fait chair[2], et il a habité parmi nous[3], — et nous avons vu[4] sa gloire, sa gloire comme Fils unique, né du Père[5], — plein de grâce et de vérité[6]. Jean rend témoignage de lui[7], et il dit à haute voix :

    Dieu par la sainteté de la vie, et par-là même agréables à ses yeux et aimés de lui.

  1. Les Juifs étaient les enfants de Dieu (Exod. iv, 23 ; Is. i, 2, Osé. xi, 1) par-là même qu’ils faisaient partie de son peuple ; la génération naturelle leur donnait donc cette prérogative. Mais désormais la qualité d’enfants de Dieu sera attachée à deux conditions : la foi en Jésus-Christ, et la régénération, ou seconde naissance par le baptême (iii, 3 10).
  2. Et, particule continuative ; probative ou explicative, selon le card. Tolet, Maldonat, etc., qui rapportent les vers. 10-13 au Verbe incarné. — Il s’est fait. Nous avons vu plus haut ce que le Verbe était ; voici ce qu’il a été fait ; chair, c’est-à-dire homme : le mot chair exprime mieux l’abaissement et la condescendance du Verbe, et prouve contre les Docétes, que Notre-Seigneur avait un corps véritable. Jésus-Christ est donc Dieu et homme tout ensemble, ne formant toutefois qu’un seul Christ : la nature divine et la nature humaine subsistent en lui, non confondues, mais unies en une seule personne.
  3. Il a habité, en gr. comme tous une tente, allusion à l’habitation glorieuse de Jéhovah parmi les Juifs, soit au Sinai, soit dans le Tabernacle de l’alliance, soit dans le Temple. Ce que les Prophètes avaient annoncé du Messie, Dominateur, Ange de la nouvelle Alliance, qui devait paraître sur la terre et converser avec les hommes (Malach. iii, 1 ; Eccli. xxiv, 12, 13 ; Baruch, iii, 3, al.), est accompli.
  4. Jean et tous les Apôtres, ainsi que la plupart des Juifs contemporains du Sauveur, ont vu sa gloire, manifestée dans sa transfiguration, sa résurrection, son ascension, et en général dans ses enseignements et ses miracles.
  5. Qu’il s’agisse ici, non de la filiation divine par adoption, laquelle est commune à tous les enfants de Dieu ; mais d’une filiation infiniment plus excellente et propre à un seul, d’une filiation qui suppose l’unité de nature entre le Fils et le Père, c’est ce qu’indique le mot unique.
  6. Plein se rapporte au mot Verbe. La vérité, c’est la révélation parfaite, opposée aux révélations imparfaites de l’Anc. Testament ; la grâce, ce sont tous les bienfaits que l’incarnation a apportés aux hommes. Ces deux mots correspondent à la vie et la lumière du vers. 4, peut-être à la justice et à la foi de saint Paul.
  7. Ce verset, qui interrompt le récit, a la même intention et la