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Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/433

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13 La Pâque des Juifs étant proche, Jésus monta à Jérusalem. Il trouva dans le temple[1] des hommes qui vendaient des bœufs, des brebis et des colombes, et des changeurs assis à leurs tables. Et ayant fait comme un fouet avec des cordes, il les chassa tous du temple, avec les brebis et les bœufs, jeta par terre l’argent des changeurs, et renversa leurs tables[2]. Et il dit à ceux qui vendaient des colombes : Emportez cela d’ici, et ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic[3]. Ses disciples se ressouvinrent alors qu’il est écrit : « Le zèle de votre maison me dévore[4]. »

18 Les Juifs[5] prenant la parole, lui dirent : Quel signe nous montrez-vous, pour que vous fassiez ces choses ? Jésus leur répondit : Détruisez ce temple, et je le relèverai en trois jours. Les Juifs répartirent : On a mis quarante-six ans à bâtir ce temple[6], et vous, vous le relèverez en trois jours ! Mais il parlait du temple de son corps[7]. Lors donc qu’il fut ressuscité d’entre les morts, ses disciples se souvinrent qu’il leur avait dit cela, et ils crurent à l’Écriture[8] et à la parole qu’avait dite Jésus.

  1. Dans le parvis des Gentils. Voy. Matth. xxi, 12, note.
  2. Un fait semblable, mais postérieur, est raconté Matth. xxi, 12 ; Marc, xi, 15 ; Luc, xix, 45.
  3. Il traite avec plus de douceur ceux qui vendaient des colombes, offrandes ordinaires des pauvres.
  4. Ps. lxviii, 10.
  5. Probablement des membres du Sanhédrin, qu’on avait informés de ce qui s’était passé.
  6. Hérode le Grand fit rebâtir le temple de Zorobabel d’après le style grec, et consacra à cette restauration les neuf dernières années de son règne ; mais on y travailla encore après sa mort, et l’ouvrage ne fut complétement achevé que l’an LXIV après Jésus-Christ, sous Agrippa.
  7. Le corps en général est le domicile ou la maison de l’âme (Is. xxxviii, 12) ; le corps des chrétiens est le temple mystique de l’Esprit-Saint (I Cor. vi, 19) ; dans le corps de Jésus-Christ habitait, dit saint Paul (Col. ii, 9) la plénitude de la divinité.
  8. Par ex. Ps. xv, 10 ; Osée, vi, 3 ; Jon. ii, 1.