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Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/449

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montre tout ce qu’il fait ; et il lui montrera des œuvres plus grandes que celles-ci, qui vous jetteront dans l’admiration[1]. Car comme le Père ressuscite les morts et leur donne la vie, ainsi le Fils donne la vie à qui il veut[2]. Le Père ne juge personne[3], mais il a donné au Fils toute puissance pour juger, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père[4]. Celui qui n’honore point le Fils n’honore point le Père qui l’a envoyé. En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole et croit à celui qui m’a

    jours apprenti, jamais maître ? Les apprentis mêmes ne sont pas ainsi parmi les hommes. Qu’imaginez-vous ici, homme grossier ? Quoi ! le Père qui fait quelque chose, et le Fils qui l’imite, et fait aussi quelque chose ? Quelle folie ! Le Père a-t-il fait un autre monde que le Fils ? Y a-t-il un monde que le Père ait fait, et un autre monde que le Fils ait fait à l’imitation de son Père ? A Dieu ne plaise ! le Père fait tout ce qu’il fait par son Fils, et le Fils ne fait rien que ce qu’il voit faire, comme il ne dit rien que ce qu’il entend dire. Mais comment lui parle-t-on ? En l’engendrant ; car au Père éternel, parler, c’est engendrer ; prononcer son Verbe, sa parole, c’est lui donner l’être. De même, lui montrer tout ce qu’il fait (vers. 20), lui découvrir le fond de son être et de sa puissance, en un mot lui ouvrir son sein, c’est l’engendrer, c’est le faire sortir de ce sein fécond, et en même temps l’y retenir, dans ce sein où il voit tout, tout le secret de son Père, et d’où il veut l’apprendre aux hommes (i, 18), autant qu’ils peuvent le porter et qu’il leur convient. »

  1. Montre répond au mot voit du vers. précédent, et doit s’entendre de la communication faite au Fils soit des desseins et des décrets du Père (ses œuvres idéales), soit de la puissance de produire ces œuvres au dehors, communication qui est le résultat de la communication même de l’essence divine dans l’éternelle génération. Ad. Maier. — Celles-ci, les miracles déjà opérés par Jésus-Christ. L’Évangéliste passe ensuite du général au particulier.
  2. Les morts, soit corporellement, soit spirituellement. Les Juifs attribuaient à Dieu seul le pouvoir de donner ou de rendre la vie. — La vie, soit du corps, soit de l’âme, et pour l’âme soit la vie de la grâce, soit la vie de la gloire. C’est la première grande œuvre que le Père montre au Fils (vers. 20) ; la deuxième est exprimée au vers. suiv.
  3. Si ce n’est idéalement : voy. la note du vers. 19. comp. vers. 27.
  4. Rendent un honneur égal au Père et au Fils.