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Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/451

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Je ne puis rien faire de moi-même. Selon que j’entends[1], je juge ; et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. Si je rends témoignage de moi-même, mon témoignage n’est pas véritable[2]. C’est un autre[3] qui rend témoignage de moi, et je sais que le témoignage qu’il rend de moi est véritable. Vous avez envoyé à Jean, et il a rendu témoignage à la vérité[4]. Pour moi, ce n’est pas d’un homme que je reçois témoignage ; mais je vous dis ces choses[5], afin que vous soyez sauvés. Il était la lampe ardente et luisante, et un moment vous avez voulu vous réjouir à sa lumière. Mais j’ai un témoignage plus grand que celui de Jean ; car les œuvres que le Père m’a donné à faire, ces œuvres que je fais, rendent témoignage de moi, que c’est le Père qui m’a envoyé[6]. Et le Père qui m’a envoyé a rendu lui-même témoignage de moi ; mais vous n’avez jamais entendu sa voix, ni vu sa face[7], et vous n’avez point sa parole demeurant en

  1. Entendre ici a le même sens que voir au vers. 19. — Sens du vers. : Mon jugement sera très-juste.
  2. Véritable, c’est-à-dire légitime ; il est sans force et sans valeur à vos yeux. C’est par concession que Notre-Seigneur parle ainsi : comp. viii, 14. Ici commence la deuxième partie du discours : voy. la note du vers. 18. Sans doute, pendant que Notre-Seigneur parlait de son caractère divin, et de la puissance qu’il avait de ressusciter les morts et de les juger, il lut dans les yeux étonnés de ses auditeurs cette question : Comment montrez-vous que vous possédez ce caractère et ce pouvoir ? Allioli.
  3. Mon Père. Comp. vers. 27.
  4. Comp. i, 19.
  5. Je vous rappelle le témoignage de Jean-Baptiste.
  6. C’est-à-dire que je suis le Messie.
  7. La voix et la face de Dieu, qui est un pur esprit, sont mises ici par figure, et signifient la manifestation de son essence, de ses attributs, de sa volonté et de ses décrets, manifestation faite en partie dans les Écritures, en partie dans le monde, dans l’histoire, en partie dans la conscience hu-