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Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/457

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pain. Jésus leur répondit : Je suis le pain de vie[1] : celui qui vient à moi n’aura pas faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif. Mais, je vous l’ai dit, vous m’avez vu[2], et vous ne croyez point. Tout ce que me donne mon Père, viendra à moi, et celui qui vient à moi, je ne le jetterai point dehors[3] ; car je suis descendu du ciel, non pour faire ma volonté, mais pour faire la volonté de celui qui m’a envoyé. Or, la volonté de mon Père, qui m’a envoyé, est que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour[4]. Oui, telle est la volonté de mon Père qui m’a envoyé, que quiconque voit le Fils[5] et croit en lui, ait la vie éternelle ; et je le ressusciterai au dernier jour. Cependant les Juifs murmuraient contre lui, parce qu’il avait dit : Je suis le pain vivant, qui suis descendu du ciel. Et ils disaient :

  1. Qui donne la vie, la vie de la grâce ici-bas, et la vie de la gloire dans le ciel.
  2. Faisant des miracles.
  3. Hors du royaume de Dieu. Sens : Votre endurcissement ne rendra pas vains les conseils de mon Père. Tous ceux qu’il m’a donnés, qu’il a disposés par sa grâce à croire en moi (la foi est un don de Dieu), viendront à moi en effet. Que cette prédestination soit, de la part du Père, une simple disposition ou préparation des cœurs, et non une coaction qui ôte la liberté, ou le voit chap. xvii, 12.
  4. Ajoutez : Pour la vie éternelle. « Suis-je des élus, ou n’en suis-je pas Ce n’est point à nous à nous enquérir et à nous troubler du secret de la prédestination, mais à prier et à nous abandonner à la bonté de Dieu. Mon Sauveur, je m’y abandonne ; je vous prie de me regarder de ce regard spécial, et que je ne sois pas du malheureux nombre de ceux que vous haïrez et qui vous haïront. Cela est horrible à prononcer. Mon Dieu, délivrez-moi d’un si grand mal : je vous remets entre les mains ma liberté malade et chancelante, et ne veux mettre ma confiance qu’en vous. » Bossuet.
  5. Le considère et le contemple attentivement, voit les miracles qu’il fait. Comp. vers. 36. Deux conditions sont nécessaires pour arriver à la vie éternelle : il faut que le Père attire ou dispose par sa grâce, il faut que l’homme se rende et croie en Jésus-Christ ; la première est exprimée au vers. 39, la deuxième au vers. 40.