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Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/510

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manifestez à nous, et non au monde ? Jésus lui répondit[1] : Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons en lui notre demeure. Celui qui ne m’aime point, ne garde point mes commandements. Et la parole que vous avez entendue n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé, du Père[2]. Je vous ai dit ceci, demeurant avec vous. Mais le Paraclet, l’Esprit-Saint, que mon Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit[3].

27 Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas comme la donne le monde, que moi je vous la donne[4]. Que votre cœur ne se trouble point et ne s’effraye point. Vous avez entendu que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens à vous. Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais à mon Père, parce que mon Père est plus grand que moi[5]. Et je vous

  1. Notre-Seigneur répond indirectement, en insistant sur la pensée du vers. 21.
  2. Il faut donc la garder.
  3. L’Esprit-Saint : le Paraclet est appelé l’Esprit-Saint, parce qu’il est par essence la sainteté incréée, parfaite, et que de lui découle toute la sainteté des anges et des hommes, comme le rayon, dit Corn. Lapierre, s’échappe du soleil. — En mon nom, à ma place, pour achever mon œuvre (Mald., C. Lapierre) ; d’autres : à ma prière. — Ai dit, tous les mystères qui se rapportent au salut des hommes, et que vous n’avez pas encore bien compris jusqu’à présent.
  4. La paix que Notre-Seigneur donne, c’est la paix en Dieu et avec Dieu, le contentement intérieur de l’âme unie par la grâce à Jésus-Christ, contentement que ni les dangers, ni les tribulations ne sauraient troubler. Ce qui suit doit s’unir par le sens au vers. 28.
  5. Notre-Seigneur parle ici comme homme. Mon Père glorifiera mon humanité, si abaissée maintenant, en la faisant asseoir à sa droite au-dessus de toutes les créatures. Saint Athanase, saint Cyrille, saint Chrysostome, saint Jean Damascène enseignent que Notre-Seigneur, même comme Dieu, aurait pu parler ainsi : car le Père, disent-ils, est plus grand que le Fils, non par la nature ou la dignité, mais à raison de l’origine, étant le principe du Fils.