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Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/535

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rompirent les jambes du premier, et de l’autre qui avait été crucifié avec lui. Étant venus à Jésus, et le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent point les jambes ; mais un des soldats lui ouvrit le côté avec une lance, et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau[1]. Et celui qui l’a vu en rend témoignage, et son témoignage est vrai, et il sait qu’il dit vrai, afin que vous croyiez aussi[2]. Car ces choses ont été faites afin que cette parole de l’Écriture fût accomplie : « Vous ne briserez aucun de ses os[3]. » Et il est encore écrit ailleurs : « Ils verront celui qu’ils ont transpercé[4]. »

38 Après cela, Joseph d’Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret, par crainte des Juifs, pria Pilate de lui permettre d’enlever le corps de Jésus. Et Pilate le permit[5]. Il vint donc, et enleva le corps de Jésus. Nicodème, qui était venu la première fois trouver Jésus de nuit, vint aussi, apportant une

    sauvages. Chez les Juifs, une loi (Deut. xxi, 22, 23) ordonnait de le détacher et de l’ensevelir avant le coucher du soleil ; cette prescription urgeait surtout la veille d’un jour de fête. — Un grand jour, parce que c’était le sabbat de la Pâque. — Les jambes, pour s’assurer de la mort, ou la hâter.

  1. Le soldat, tenant la lance de la main droite, dut frapper le côté gauche de Jésus, en sorte que le fer, après avoir traversé le poumon, déchira le péricarde, d’où il s’échappa une certaine quantité d’eau ; car, dit Grüner, le péricarde s’emplit d’eau quand la mort arrive après une grande tristesse. Dans l’eau et le sang qui sortirent du côté de Jésus, les SS. Pères voient une figure des deux sacrements de baptême et d’eucharistie, dons principaux de son cœur brisé par une mort volontaire. La sainte Lance se trouve aujourd’hui à Rome parmi les reliques de la basilique de Saint-Pierre.
  2. Ceci paraît ajouté contre les Docètes, hérétiques qui niaient la réalité du corps de Jésus-Christ.
  3. Exod. xii, 46. Ces paroles se rapportent immédiatement à l’Agneau pascal, type prophétique du Messie.
  4. Citation libre de Zach. xii, 10.
  5. Comp. Marc, xv, 43 sv. Les Romains accordaient cette faveur aux parents ou amis du supplicié (Ulpien, XLVIII, xxiv, 1).