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Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/546

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VOCABULAIRE


OÙ SONT EXPLIQUÉS QUELQUES NOMS, LOCUTIONS OU DIFFICULTÉS QUI SE RENCONTRENT DANS LES ÉVANGILES.
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Abilène. — Nom d’une petite contrée ou tétrarchie citée Luc, iii, 1, ayant pour capitale Abila, et gouvernée, sous Tibère, par le tétrarque Lysanias. Cette Abila est différente d’une ville de même nom dans la Décapole, et identique avec celle que l’Itinéraire d’Antonin place sur le revers oriental du Liban (Anti-Liban) ; Ptolémée (v, 15) la nomme Abila de Lysanias, et les Actes du concile de Chalcédoine nous apprennent qu’elle avait à cette époque un évêque appelé Jourdain. Rien n’est mieux déterminé que l’emplacement de cette ville, dit M. Wallon : les indications des géographes, les ruines encore existantes, les inscriptions qu’on y a trouvées, et jusqu’au nom, transformé par la tradition populaire en Nabi Habil (le prophète Abel), tout s’accorde à marquer sa place au pied de l’Anti-Liban, sur le Wadi Barada, entre Héliopolis (Baalbeck) et Damas, à dix-huit milles au nord-ouest de cette dernière. Il paraît certain, quoique le P. Patrizzi incline à l’opinion contraire, que Abila, et par conséquent l’Abilène, faisait partie du royaume de Chalcis qui, au commencement du règne d’Hérode l’Ancien, avait pour souverain le premier Lysanias (Voy. ce mot). Ce royaume, à la suite de bouleversements politiques, fut sans doute divisé par Auguste en deux parties, le royaume de Chalcis proprement dit, et la petite tétrarchie d’Abilène, qui subsistaient encore tous deux au temps de Vespasien.

Anciens ou Anciens du peuple. — Les Anciens, sans aucune addition, désignent tantôt des docteurs juifs célèbres, dont les interprétations de la Loi faisaient autorité et étaient reçues, surtout des Pharisiens, presque avec autant de respect que la Loi