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Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/561

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qu’il appelle le petit ou le mineur, est different de Jacques, fils de Zébédée. Comme il ne parait en général, dans le Nouveau Testament, que deux personnages du nom de Jacques, il faut que le premier soit celui que saint Paul nomme le frére du Seigneur (Gal. i, 19), celui à qui sa position comme premier évêque de Jérusalem donnait alors une haute importance, l’auteur enfin de l’Épitre admise dans le canon. Ensuite Jude, au commencement de son Épitre, se nomme le frère de ce Jacques. On trouve donc dans le Nouveau-Testament, pour trois des frères du Seigneur, Jacques, Joseph et Jude, une Marie qui est leur mère et qui est différente de la mère de Jésus. Cette Marie est sans aucun doute identique avec la Marie nommée par saint Jean (xix, 25), la femme de Cléophas et la sœur de la mère du Seigneur. Cléophas, ou, suivant une autre forme du même nom, Alphée, était par conséquent le père de Jacques, de Joseph et de Jude ; et en effet Jacques est souvent nommé le fils d’Alphée (Matth. x, 3 ; Marc, iii, 18 : Luc, vi, 15). Quant à Simon, il est expressément désigné comme fils de Cléophas par Hégésippe, le plus ancien historien de l’Église. Il est donc incontestable que les quatre frères de Jésus étaient des cousins du Seigneur du côté de sa mère.

Ceux qui objectent que deux sœurs vivantes n’ont pu toutes deux porter le nom de Marie, font preuve d’une faible connaissance des usages de l’antiquité. Pour ne prendre qu’un exemple parmi beaucoup d’autres, Octavie, la sœur de l’empereur Auguste, avait quatre filles qui vécurent ensemble ; deux d’entre elles se nommaient, sans autre surnom, Marcella, et les deux autres Antonia. On sait d’ailleurs que le nom de Marie était d’un usage très-fréquent en Galilée.

L’opinion de quelques Pères grecs, que les frères de Jésus étaient des fils de saint Joseph, mais d’un premier mariage, ne s’appuie sur aucune preuve traditionnelle : c’est une pure interprétation exégétique, ou, si l’on veut, une conjecture, née de la difficulté qu’ils trouvaient à accorder ensemble la perpétuelle virginité de Marie et la mention des frères de Jésus. Ne connaissant pas les diverses acceptions du mot ἀδελφοί dans les langues sémitiques, ils crurent, à ce qu’il parait, qu’il fallait l’entendre au moins de frères de lits différents.

Le tableau suivant met sous les yeux la véritable relation des Frères de Jésus avec le Sauveur :

Galilée : voy. Palestine.

Géhenne. C’était primitivement le nom d’une gracieuse vallée au sud-est de Jérusalem, appelée Val de Hinnom (Jos. xv, 8), où, à partir du temps de Salomon, les Israeélites immolèrent des enfants à Moloch. Mais, après le retour de la captivité, revenus à de meilleurs sentiments, ils eurent tellement en