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Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/577

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Méditerranée. Topographiquement on pourrait diviser la Judée en trois parties, de l’O. à l’E. : le littoral, la montagne et la plaine. Les principaux endroits mentionnés dans l’Évangile sont l’objet d’un article spécial.

4. Le nom de Pérée, Περαία, de πέραν, trans, au delà, est la traduction grecque du mot hébreu Héber, et désigne, dans son acception générale, tout le pays des Juifs au delà (à l’E.) du Jourdain. Cette province, qui correspondait à peu près à l’ancien pays de Galaad et à celui de Basan, fut divisée dans la période gréco-romaine en cinq districts, s’étendant du N. au S., dans la même longitude, à partir du mont Hermon, au pied de l’Anti-Liban, jusqu’à la mer Morte : L’Iturée et la Trachonitide, la Gaulonitide, l’Auranitide ou Hauran, la Batanée et la Pérée proprement dite.

Lorsque Notre-Seigneur vint au monde, ces quatre provinces formaient, sous le nom de Judée, un royaume gouverné par Hérode, prince iduméen, par conséquent étranger à la race juive, et qui devait le trône à la faveur des Romains. Hérode mourut l’an de Rome 750, Jésus étant dans sa troisième année. Il avait partagé sa succession entre trois de ses enfants : Archélaüs était son successeur au trône, avec la Judée, la Samarie et l’Idumée ; Hérode Antipas avait la Galilée et la Pérée avec le titre de tétrarque ; et Philippe était tétrarque des pays de Batanée, de Gaulonitide, de Trachonitide et d’Iturée. Vers le milieu de l’année 759, Archélaüs fut appelé à Rome pour rendre compte de son administration ; comme il ne put se justifier, l’empereur Auguste le déclara déchu de sa principauté et l’envoya en exil à Vienne dans les Gaules. La Judée, qui avait jusqu’alors le titre d’alliée du peuple romain, fut réunie à l’empire et annexée à la province de Syrie. Nous voyons s’y succéder une série de procurateurs romains, subordonnés pour les grandes questions au propréteur de Syrie, Coponius, M. Ambivius, Annius Rufus, Valérius Gratus, et enfin, l’an 25 de notre ère, Pontius Pilatus. Sur Hérode Antipas et Philippe, voyez plus haut Hérode (Famille d’).

Pâque : voy. Cène Pascale.

Parabole. — La Bible prend dans un sens très-large le mot parabole, correspondant à l’hébreu mashal ; elle appelle ainsi, aussi bien dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament, tout discours figuré ou allégorique, où se trouve une comparaison, une image, une sentence énigmatique et obscure, un proverbe, etc. Dans un sens plus strict et plus moderne on entend par parabole, dit M. Schegg, la symbolisation d’une vérité religieuse ou morale, au moyen d’un fait, d’une action, d’un événement pris dans la nature ou la conduite de l’homme. Pour ne parler que des paraboles de l’Évangile, quelques-unes sont très-courtes : ce n’est qu’un simple exemple, Matth. xiii, 31, 32, 33, 44, 45, 47-49 ; un proverbe ou une sentence un peu énigmatique, Matth. xv, 14 coll. Luc, vi, 39 ; Matth. xv, 15-20 ; Luc, iv, 23 ; Luc, xiv, 28-30, 31-33 ; xv, 3-7 ; d’autres offrait un plus long développement : c’est un récit fictif, mais vraisemblable, emprunté soit à la nature, soit au commerce des hommes entre eux, Matth. xiii, 3-8 ; xxi, 28-32, 33-41 ; xxii, 1-14 ; xxv, 1-13, 14-30 ; Luc, x, 30-37 ; xiii, 6-9 ; xiv, 7-11, 16-24 ; xv, 11-32 ; xvi, 1-10, 19-31 ; xviii, 1-8, 9-14.